vendredi 22 juin 2007

Mouvements

Au milieu du 19ème siècle, Christian Doppler mis le doigt sur un phénomène tout à fait intéressant. Il représente la différence des fréquences d'ondes émises et reçues par et entre un émetteur et un récepteur en mouvement. Il existe également lorsque l'un des deux membres est statique. Le son étant une vibration transmise par les particules constituant l'air qui nous entoure, il suffit de reproduire ces oscillations en rapport avec les décalages calculés pour entendre le mouvement. Entendre le mouvement. C'est fascinant.
Ca m'a cloué le bec.
Pourtant j'avais déjà testé dans le cabinet de ma mère, les soirs de bringues bordeliques au grenier. Mes parents avaient toujours la bonne idée de partir en week-end afin de nous laisser tranquillement vivre le calendrier de nos événements programmés. On avait prêté un Doppler à ma mère, qui m'en avait fait la démonstration, démonstration que je refaisais avec application à mes amis entre deux Margaritas. Je dois dire qu'adolescent, entendre le sang filer dans ses veines est assez surprenant, presque inquiétant.
Mais là s'était différent. Pas de rires imbéciles mais une certaine gravité. Je ne sais pas si c'était mes larmes que je retenais, mon coeur en train d'exploser d'amour, ou mon esprit qui avait quitté mon corps, mais au fur et à mesure que les petites crêtes blanches s'affichaient à l'écran, je suis devenu grand. Ou tout petit, c'est un peu tôt pour le dire.
Bizarrement, j'ai repensé à ça. A ce son si caractéristique, entendu une seule fois, et pourtant si important aujourd'hui, gravé dans ma mémoire, à nouveau, par dessus l'autre.

Hier, j'ai ouvert le pôt en verre, resté fermé trop longtemps. J'ai volé une feuille dans ton carnet rouge, découpé avec beaucoup d'attention un petit morceau de papier. J'ai écrit ce souvenir et je l'ai rajouté aux autres. Et ça m'a fait du bien.

Je t'aime.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je te previens que si tu effaces ça, c'est le rouleau a patisserie que ton Doppler va écouter tendrement...
Je voudrais juste que tu saches, que tu comprennes, combien je t'aime et combien je m'accroche a chaque instant où je glisse pour ne jamais perdre un morceau de toi.

Tu te souviens quand on était petit.
On s'amusait à nous montrer dans un microscope des formes intriguantes voire inquiétantes parfois... qu'est ce que c'était me demandais-je ?
C'est bien plus tard que j'ai compris qu'en se reculant un peu, on y voyait l'ensemble... et d'un coup les choses reprenaient un sens... Ces tâches ou courbes diverses étaient des ailes de papillon par exemple ce jour là...
Bref. Tout ça pour dire que parfois il faut reculer, pas pour mieux sauter, mais juste pour se rendre compte combien le vide qui me sépare de toi au moment où j'écris est grand...
J'avais besoin de voir.
J'ai vu.
Et je t'aime toujours, c'est cela qui me rassure quand le soir tombe et que les gens rentrent chez eux fatigués d'avoir ri.
Et je ne suis pas seule à y penser.
Il y a l'écho de toi aussi, niché là au chaud.